LES PIEDS NICKELÉS AUX SPORTS D’HIVER (Pellos & Montaubert)

Bande dessinée publiée en 1968 par les SPE, société parisienne d’édition.

On les a connus sportifs (1949), footballeurs (1956), concurrents du Tour de France (1956), de la Panasiatique (1957) et des Jeux olympiques (1957) et voici que l’on retrouve les Pieds Nickelés aux sports d’hiver.

Les Pieds Nickelés à la neige

Croquignol, Filochard et Ribouldingue sont en effet pourchassés par la police et trouvent refuge dans une petite station de sports d’hiver située “à proximité de Paris” (sic). Ils profitent de la foule sur les pistes (et de la bêtise des agents lancés à leur poursuite) pour échapper à la loi.

Ce soixante-quatrième tome des aventures des Pieds Nickelés a pour particularité de nous plonger au cœur de l’action, sans véritable préambule. En fait, les dix premières planches de l’histoire, et une moitié de la onzième, toutes parues dans le journal Trio, n’ont pas été reprises car l’album aurait compté 58 pages, ce qui est au-delà des normes de l’époque.

On ignore ce que contenaient les dix pages initiales. Était-il vraiment question de sports d’hiver tels que nous l’entendons ? Car pour les 48 planches restantes, on aurait pu se contenter d’un titre comme “Les Pieds Nickelés à la neige”. On ne voit nos héros chausser des skis que dans la première case… On les a vus plus souvent pratiquer la luge et le ski dans « Les Pieds Nickelés sportifs » publiés en 1949.

Étoile des neiges

L’essentiel est ailleurs. Les trois plus célèbres filous de la bande dessinée française aiment coller à l’air du temps. Et en cette fin des années 1960, les pentes neigeuses attirent de plus en plus de Français dans les montagnes. Le Plan Neige, lancé par le gouvernement en 1964, cherche à démocratiser la pratique du ski et des sports d’hiver. Les stations les plus touristiques commencent à réaliser de gros chiffres d’affaires.

L’activité a en outre connu une publicité considérable grâce aux Jeux olympiques d’hiver organisés à Grenoble en février 1968. Inaugurées par le Général de Gaulle, les épreuves ont vu le triomphe de champion tels Jean-Claude Killy, Marielle Goitschel, Annie Famose et Guy Périllat, une nouvelle vague de visages devenus familiers dans tout l’hexagone par la magie de la télévision.

Toutefois, le titre de cet épisode n’est pas loin d’être une escroquerie, ce qui correspond bien aux trois héros. Les premières planches sont publiées dès janvier 1968 dans Le Journal des Pieds Nickelés, et paraissent ensuite en album publié par la SPE, Société parisienne d’édition. Le scénariste Roland de Montaubert ne manque pas d’idées pour confronter nos héros aux situations les plus diverses, d’autant que le dessin est porté par un maître du genre, le Suisse René Pellos.

Même si elle est inévitablement datée, cette bande dessinée rend hommage à sa manière au monde de la montagne, de la neige et du tourisme. Et du sport auss un peu.

• « Les Pieds Nickelés aux sports d’hiver » (1969, Société parisienne d’édition) de René Pellos et Roland de Montaubert. 48 pages. Réédité dans la collection Hachette.