Bande dessinée publiée en 1956 par les SPE, société parisienne d’édition.
Les Pieds Nickelés font partie des premiers personnages emblématiques de la bande dessinée française, et en sont probablement les premiers anti-héros. Filous à la petite semaine, Filochard, Croquignol et Ribouldingue n’ont de cesse d’inventer des plans audacieux pour soutirer quelques francs à leurs contemporains.
Créés en 1908 par Louis Forton dans dans la revue “L’Épatant”, les trois compères ont été repris en 1948, quatorze ans après la mort de leur créateur, par le dessinateur suisse René Pellos et le scénariste Roland de Montaubert.
Le Suisse est déjà un nom reconnu dans le monde de l’illustration. Il est l’auteur de « Futuropolis« , une bande dessinée de référence en matière de science-fiction. Il est également l’un des caricaturistes les plus célèbres de la presse sportive, notamment dans le monde du cyclisme.
Après “Les Pieds Nickelés sportifs” publié en 1949, les trois compères vont connaitre le goût de l’effort sportif lors d’une riche année 1956 où seront publiés successivement “Les Pieds Nickelés footballeurs” et “Les Pieds Nickelés au Tour de France”. Plus tard arriveront “Les Pieds Nickelés aux Jeux olympiques” (1958) puis “Les Pieds Nickelés aux sports d’hiver” (1969).
Les Pieds Nickelés footballeurs
C’est en 1955 que sort le numéro 28 de la série, “Les Pieds Nickelés footballeurs“. A vrai dire, le football n’occupe que les cinq premières pages de cette aventure. L’extraordinaire ressemblance de Ribouldingue avec un gardien de but de renom donne une idée aux trois compères, celle de “vendre” le fameux goal-keeper au Racing Club d’Auteuil, le grand club professionnel du coin, lequel dans les rééditions futures prendra le nom de Paris Saint-Glinglin.
Les trois bandits profitent de la crédulité et de la mégalomanie des dirigeants du foot pour embrouiller leur monde. Les auteurs n’hésitent pas à glisser quelques références subtiles comme le nom du gardien Poussetakès, qui aurait été inspiré par celui de Ferenc Puskas.
Plus subtil encore, les bandits font savoir aux dirigeants qu’un grand club du Nord leur a fait un pont d’or. Les plus perspicaces y voient une référence au LOSC qui avait engagé un joueur nommé Zakarias, persuadé qu’il s’agissait d’un international hongrois, alors que ce n’était qu’un escroc incapable de taper correctement dans un ballon.
La Hongrie est alors la grande référence de l’époque en matière de football. Son équipe nationale domine le football mondial depuis six ans et reste la meilleure du monde malgré une défaite en finale de la Coupe du monde 1954, la seule de son histoire. Cette sélection disparaitra en fin d’année 1956 avec l’insurrection de Budapest.
Cette première aventure footballistique des Pieds Nickelés ne sera pas la dernière. Deux ans plus tard, les trois brigands retrouvent le foot dans un numéro de la collection Joyeuse Lecture avec un épisode intitulé “Ribouldingue arbitre de football“.

- « Les Pieds Nickelés footballeurs » (1956, Société Parisienne d’Édition) de Pellos et Montaubert. Réédité dans la collection Hachette.
















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