D'un football... l 'autre (David Garnier)

D’UN FOOTBALL… L’AUTRE (David Garnier)

Publié le 14 novembre 2022 aux éditions de l’Onde. Préface de Pierre Cangioni.

Quarante ans d’une vie suffisent à faire un premier bilan des évolutions de la société. Bien des choses ont en effet changé, des années Mitterrand aux sombres années Macron, ou plutôt des années Rocheteau aux années Pogba, puisque le propos de David Garnier est le football. Ce jeu qui s’empare de nous dès le plus jeune âge, nous fait passer par toutes les émotions avant que celles-ci s’estompent quelque peu sous les affres de la sagesse et de la modernité.

Des maillots bleus à tête de Maure

Il y a dans le football une part d’enfance qu’on ne veut pas retirer. Même adulte, on regarde les matchs avec un esprit juvénile, même si l’expérience nous rend moins dupe. On compare inévitablement les époques et le constat est souvent le même : c’était mieux avant. On cherche à déterminer quel événement a provoqué la bascule entre le football qu’on chérissait et celui que l’on voit de nos jours, forcément moins beau, forcément plus ennuyeux.

Pour David Garnier, le foot a démarré en 1978 avec d’étonnants footballeurs en bleu qui faisaient frémir l’Europe. Ils ne portaient pas le coq FFF sur le cœur mais une immense tête de maure sur la poitrine. On passe ensuite à la Coupe du monde argentine avec Johnny Rep en guise de relais d’une finale à l’autre. Puis s’ouvre les années 1980, la tragédie de Séville et les premiers succès du Paris Saint-Germain.

D’un football… l’autre” est le troisième ouvrage de David Garnier, le premier qui explore sa passion pour le football. Il y évoque pêle-mêle les notions de romantisme, de justice, d’éducation et de culte de la victoire. Il évoque avec nostalgie un football qui n’a plus court aujourd’hui, où l’on ne mesurait pas le talent d’un joueur à son palmarès, où l’on se foutait bien des statistiques, et où la défaite, si elle était dramatiquement vécue, ne remettait pas en cause l’amour que l’on portait pour une équipe.

Perdants magnifiques

Sur la couv, Maradona jongle de la tête un ballon coupé en deux. Le roi Diego ne peut ainsi pas voir ce qu’est devenu le jeu qu’il aimait tant : un arbitre qui consulte la VAR, un supporter qui fait un selfie avec un joueur, un buteur bleu qui n’en finit pas de célébrer sa réalisation…

David Garnier n’hésite pas à développer quelques sujets comme la supériorité romantique des perdants envers les gagnants, les promesses non tenues du football africain, les notions d’appartenance à un club et la fonction du supporter.

La deuxième partie, car il y a trois parties, est celle des souvenirs plus personnels, celle du Parc des Princes et du Paris Saint-Germain, celui d’avant où décrocher un titre de champion n’avait rien d’évident. Un chapitre est également consacré à Diego Maradona, le plus grand de tous, et un autre évoque Thierry et Jean-Michel, duo de commentateurs d’une époque révolue. L’auteur évoque aussi le foot en tant que pratiquant.

Il y a enfin la troisième partie, que nous désignerons comme la plus footichiste des trois, où l’auteur énumère les ponts entre foot et cinéma, foot et rock, foot et littérature. L’occasion d’évoquer entre autres Patrick Dewaere, Iron Maiden et John King. La préface est signée Pierre Cangioni, le présentateur de Tele-foot que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaî-aî-aî-aî-treu

D'un football... l 'autre (David Garnier)
  • « D’un football… l’autre, les quarante ans qui ont tout changé pour nous » de David Garnier (2022, éditions de l’Onde). Préface de Pierre Cangioni. 220 pages. ISBN 9782371583573. Disponible dans toutes les bonnes librairies et sur le site des éditions de l’Onde.
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