Christian Montaignac Etoiles filantes

ÉTOILES FUYANTES (Christian Montaignac)

Publié le 17 novembre 2004 aux éditions JCLattès

Le sport de haut niveau entretient le culte du vainqueur, mais l’histoire du sport regorge de champions dont le mérite premier n’est pas d’avoir grimpé sur la plus haute marche du podium. Christian Montaignac, journaliste de L’Équipe, en a réunis quelques uns sous le vocable d’étoiles fuyantes, ou plutôt de champions maudits.

La noblesse des maudits du sport

Il s’agit de sportifs infiniment doués, aussi craints que respectés par leurs adversaires, mais qui un jour ont vu s’abattre sur eux un coup du sort, un impondérable, un fait peu commun, une injustice, qui les a fauché en pleine course, en plein match, en plein effort, et qui leur ont valu le mépris de leurs compatriotes.

Onze portraits de sportifs maudits se succèdent au sein de l’ouvrage « Étoiles fuyantes » publié chez JC Lattès. L’auteur évoque tour à tour le pilote italien Alberto Ascari, mort sur un circuit trente ans après son père, le footballeur brésilien Moacyr Barbosa, gardien de but à qui on ne pardonna jamais de n’avoir pas arrêté les tirs uruguayens en finale de la Coupe du monde, le skieur français François Bonlieu, champion olympique poursuivi par ses démons, le navigateur français Alain Colas, disparu en mer sans laisser la moindre trace, le rugbyman néo-zélandais Bobby Deans, célèbre pour un essai contre le Pays de Galles qui ne fut pas accordé par l’arbitre, l’alpiniste français Louis Lachenal, vainqueur oublié de l’Annapurna, l’athlète allemand Luz Long, dont l’amitié avec Jesse Owens fit grincer les dents des dirigeants nazis, le nageur français Alfred Nakache, déporté à Auschwitz, le cycliste français Roger Rivière, dont une chute dans le Perjuret brisa la colonne vertébrale et la carrière alors qu’il s’apprêtait à remporter le Tour de France, le marathonien japonais Kokichi Tsuburaya, qui ressentait sa troisième place olympique comme une telle humiliation qu’il mit fin à ses jours, et le boxeur français Robert Villemain, qui prend la revanche de Marcel Cerdan sans jamais le faire oublier.

Chacun de ses champions fait l’objet d’un chapitre où la plume poétique de Christian Montaignac souligne le tragique ou l’absurde d’une situation qui a fait basculer une carrière et une vie. Un recueil indispensable sur l’autre versant de la compétition, celui où le champion ne s’épanouit guère et où le destin le renvoie à ses démons.

Christian Montaignac Etoiles filantes
  • « Étoiles filantes, la noblesse des maudits du sport » de Christian Montaignac (JC Lattès 2004). 210 pages, 135x215mm.
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