Paru le 13 juin 1990 dans la collection des Découvertes Gallimard (n°82).
Aux États-Unis, le sport de compétition a connu un développement original, loin des standards européens. Les Américains ont créé leurs propres disciplines, soit en transformant des sports pratiqués par leurs aînés britanniques (le base-ball, le foot US, le hockey sur glace, respectivement issus du cricket, du rugby et du hockey sur gazon), soit en imaginant leurs propres règles (le basket-ball, le volley-ball…).
Une conquête américaine
Pour raconter son histoire des sports aux États-Unis, le journaliste Benoit Heimermann a remonté jusqu’aux indiens qui pratiquaient déjà de nombreux jeux sportifs, dont le lacrosse qui sera adopté par les blancs venus d’Europe. Plus tard, la boxe et les course de chevaux passionneront les pionniers du far west. Le peuple américain intègre alors très tôt le sport dans son quotidien, comme activité physique mais aussi comme un spectacle rémunérateur.
Le sport se développe également après la guerre de sécession (1861-1865) avec le base-ball, la course à pied et le cyclisme sur piste, puis le football américain… Les Jeux olympiques viennent démontrer si besoin combien les Américains ont une avance considérable dans la pratique du sport sur les autres pays, en raflant les titres des sports majeurs, l’athlétisme et la natation.
Dans les années 1920, l’Amérique connait une vague de monstres sacrés, des champions aussi adulés que les stars de cinéma : Babe Ruth, le roi du base-ball, Jack Dempsey le boxeur, Jim Thorpe le footballeur américain, Johnny Weismuller le nageur, Sonia Henje la patineuse, Bill Tilden le tennisman, Bobby Jones, le golfeur…
Le sport, un business comme un autre
Les Américains ont toujours développé le sport comme un business et n’ont jamais vraiment poursuivit un idéal olympique imposant notamment l’amateurisme. Les champions ont tôt fait de monnayer leur talent une fois la médaille conquise.
Les promoteurs ont ensuite développé pour les sports collectifs des championnats avec leurs fonctionnements propres, leurs franchises aux noms ludiques, pour imposer une vision du sport éminément spectaculaire et génératrice de revenus. Il n’y a qu’aux USA qu’ont pu être créés les Harlem Globe Trotters ou organisé un match de tennis opposant une femme à un homme.
Benoît Heimermann, journaliste à L’Équipe est connu pour sa plume alerte et son appétit pour de multiples sports. Les États-Unis ont toujours été pour lui une terre d’inspiration pour ses passionnantes chroniques. Publié en 1991, son histoire du sport aux USA aux Découvertes Gallimard mériterait aujourd’hui une version actualisée.

- « Les gladiateurs du nouveau monde, histoire des sports aux États-Unis » de Benoît Heimermann (1990, Découvertes Gallimard n°82). 176 pages.
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