PIER PAOLO PASOLINI, LE GESTE D’UN REBELLE (Laurent Lasne)

PIER PAOLO PASOLINI, LE GESTE D’UN REBELLE (Laurent Lasne)

Publié en août 2015 au éditions Le Tiers Livre. Réédité en poche le 30 septembre 2025.

Pier Paolo Pasolini (1922-1975) était un artiste pluri-disciplinaire : réalisateur de cinéma, écrivain, artiste peintre, journaliste… Son œuvre est d’une grande richesse et d’une grande diversité, portée par un engagement marxiste loin des appareils et des partis. Il avait vingt ans en 1942 et a donc pu suivre l’évolution de la société italienne de l’après-guerre, jusqu’à sa mort, terrible, en 1975, où il fut assassiné sur une plage. 

Football, la consolation la plus pure

Le biographe Laurent Lasne a écrit “Pier Paolo Pasolini, Le geste d’un rebelle“ sous un angle original, celui d’un passionné de football. Supporter du Bologna FC, le club de sa ville natale, Pasolini voyait dans le ballon rond un loisir populaire, mais aussi “sa consolation la plus pure, la plus constante, la plus spontanée”. 

L’ouvrage raconte avec détails la jeunesse de l’artiste dans le Frioul où il tape le ballon sur les terrains vagues avec les copains, une expérience qu’il transformera en moments de poésie quand il y reviendra à l’âge adulte. Il s’attache ensuite au club de Bologne qu’il supportera toute sa vie, mais aime observer le football en général, devenant un spectateur régulier du Stadio Olimpico de Rome.

Laurent Lasne, qui a par ailleurs publié des ouvrages biographiques sur Lev Yachine, Jules Rimet, Jean Jaurès et Charles de Gaulle, insiste pour démontrer combien cette passion n’avait rien d’anecdotique dans le parcours de Pier Paolo Pasolini. Elle constitue au contraire un élément fort de sa pensée et de ses engagements. Le Calcio selon lui avait quelque chose de rédempteur, on pouvait y trouver une réelle fraternité.

Football de prose et football de poésie

Pasolini aimait associer Marx à Pelé, Dante à Rivera. Il a développé les théories les plus abouties du football, notamment la distinction qu’il fait entre “football de prose” et “football de poésie”, entre jeu rationnel et organisé des Européens et celui plus libre et inspiré du Brésil, celui de la Coupe du monde 1970, dont Pasolini était un admirateur absolu.

Ses envolées lyriques à propos du football n’étaient pas du goût des intellectuels qu’il fréquentait, ceux-ci voyant dans ce sport populaire tous les travers de la société. Il affirma que le football était “la dernière représentation sacrée de notre temps”, ouvrant la voie à une réflexion moderne sur le sens du jeu et sa portée symbolique.

Si je n’avais pas eu le cinéma, l’écriture, qu’aurais-je aimé devenir ? Un bon footballeur. Après l’éros, le football est l’un des plus grands plaisirs.” (Pier Paolo Pasolini). 

A l’occasion des cinquante ans de la mort de Pasolini, les éditions Le Tiers Livre, la maison d’édition de Laurent Lasne, republie en format poche l’ouvrage que le biographe lui avait consacré en 2015. L’auteur a par ailleurs écrit de nombreux ouvrages sur les footballs d’Allemagne et du Brésil, mais aussi sur le rugby des Landes. Son écriture juste décrit un artiste tourmenté, parfois contradictoire mais avant tout libre et sincère. 

PIER PAOLO PASOLINI, LE GESTE D’UN REBELLE (Laurent Lasne)
  • “Pier Paolo Pasolini, Le geste d’un rebelle“ de Laurent Lasne (Le Tiers Livre). 240 pages, 140x210mm (version 2015). 240 pages 110x175mm (format poche 2025). Disponible dans toutes les bonnes librairies et sur le site des éditions Le Tiers Livre.