Paru le 11 mai 2023 aux éditions Solar.
Le Stade toulousain est le plus titré des clubs de rugby français. Il a soulevé le bouclier de Brennus en vingt-et-une occasions et s’est également adjugé cinq Coupes d’Europe de rugby. Le Stade, surtout, incarne depuis les années 1960 un rugby de mouvement. Il existe bien en ovalie un jeu à la Toulousaine comme il existe un jeu à la Nantaise dans le monde du football.
Le jeu à la Toulousaine
Le journaliste Gilles Navarro a voulu revenir sur l’histoire de ce club porteur d’un rugby alerte, fait de mouvements et de passes croisées, de courses folles et de quelques coups de génie. Il a remonté l’histoire, non pas jusqu’à la création du club en 1907, ni jusqu’à la célèbre Vierge Rouge, l’équipe qui remporta en 1912 le premier titre du club sans perdre la moindre rencontre, mais dans les années 1960.
Certes, le Stade toulousain domina le rugby français dans les années 1920, remportant cinq titres entre 1922 et 1927. Il y eut également l’équipe des bouchers de 1947 qui remporta un nouveau titre en terminant la saison invaincu. Mais pour ce qui est du jeu à la Toulousaine à proprement parler, l’histoire débuterait plutôt, selon Gilles Navarro , au milieu des années 1960, à l’issue d’une saison noire où le Stade Toulousain doit être relégué en deuxième division.
Jeu de mains, jeu de Toulousains
Le club toulousain échappe à le relégation grâce à la mansuétude du comité directeur de la FFR. Il a dans le même temps la bonne idée de promouvoir un de ses anciens joueurs, Paul Blanc, au poste d’entraîneur principal. Celui-ci, comme son nom ne l’indique pas, est un admirateur des All Blacks, l’équipe nationale néo-zélandaise qui règne sur la planète rugby.
Jeu de passes, mouvement du ballon, blocage proscrits, Blanc applique au XV de Toulouse le rugby total des maitres de Nouvelle Zélande. Certes, il faudra attendre les années 1980 pour ramener le Bouclier dans la ville rose, mais le jeune entraineur a jeté les bases d’un style et d’une philosophie que ses successeurs s’appliqueront à préserver.
Robert Bru, au début des années 1980, ajoute de la méthode au mouvement toulousain. Ce sont ses adjoints Jean-Pierre Skrela et Pierre Villepreux, qui en recueilleront les fruits avec le Bouclier remporté en 1985. C’est le début du règne des Rouges et noir sur le rugby français, et sur ce jeu à la Toulousaine porté successivement par Guy Novès puis aujourd’hui Hugo Mola.
Une histoire passionnante, faite également de ruptures et de mouvement. En rouge et noir. Aux éditions Solar.
- « Stade toulousain, l’art du jeu en mouvement » (Solar, 2023) de Gilles Navarro. 288 pages, 140x225mm. 18,90€. Disponible sur le site de l’éditeur.
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