Biographie publiée le 31 août 2017 par les éditions Solar. Préface de Rai. Postface de Johan Cruyff.
Footballeur, philosophe, légende, Sócrates était tout ça à la fois et même beaucoup plus. Leader charismatique, pour ne pas écrire christique, de l’équipe du Brésil des années 1980, celle qui pratiquait un football merveilleux mais qui ne remporta jamais la Coupe du monde, Sócrates a laissé une trace indélébile dans l’histoire du football.
Démocratie corinthiane
S’il fut d’abord un joueur extraordinaire, reconnaissable à sa silhouette longiligne et à sa technique aboutie, Sócrates était un homme, riche de convictions et de contradictions. Avec ses coéquipiers des Corinthians de São Paulo, il avait inventé la démocratie au sein d’un club de football alors que la pays vivait sous dictature militaire. Son engagement sans faille a probablement eu son influence dans la chute des généraux en 1985.
Ce que révèle la biographie rédigée par le journaliste écossais Andrew Downie, traduite et publiée en France aux éditions Solar, c’est la désinvolture avec laquelle Sócrates Brasileiro Sampaio de Souza Vieira de Oliveira a pratiqué son métier de footballeur, privilégiant le plaisir au travail. Fumeur invétéré, buveur de moins en moins occasionnel, Sócrates était aussi un homme infidèle revendiquant par-dessus tout sa liberté.
Si ses études de médecine lui ont valu le surnom de docteur, c’est autant pour ses qualités de footballeur que d’inlassable militant qu’il doit sa célébrité. On lui connaissait un goût certain pour l’alcool et les cigarettes, deux vices pour lesquels il s’était abstenu à l’occasion de la Coupe du monde 1982, où il tenait la forme de sa vie.
Docteur, footballeur et philosophe
On l’opposait souvent à Zico, lequel avait une hygiène de vie irréprochable. La défaite inattendue contre l’Italie a fait de chacun d’eux un perdant magnifique. Andrew Downie relate cette terrible scène d’après match où les Brésiliens se saoulèrent une fois revenus à l’hôtel, pour noyer leur déception.
Bien qu’il avait juré de ne jamais quitter le Brésil si celui-ci adopta la démocratie, il tenta l’aventure en Europe, mais ne resta qu’un an à la Fiorentina, découvrant une exigence qu’il ne pouvait assumer, pas plus qu’il ne supporta les intrigues qui se tramait en coulisses.
Décédé à 57 ans le 4 décembre 2011 des suites d’une infection intestinale, il n’aura pas eu le temps de mener à son terme l’autobiographie qu’il avait entrepris d’écrire. Le journaliste anglais a toutefois pu recueillir les écrits du Docteur pour dresser une biographie à la hauteur du joueur et du personnage.
- « Docteur Socrates, footballeur, philosophe, légende » de Andrew Downie (Solar 2017). 416 pages, 139 x 227 cm. ISBN : 978-2263151774. Préface de Rai. Postface de Johan Cruyff. Présent dans toutes les bonnes bibliothèques et sur le site de l’éditeur Solar.
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