Golden Globe Peter Nichols Glénat

GOLDEN GLOBE (Peter Nichols)

Version française publiée en 2002 aux éditions Glénat. Rééditée en 2018.

Bien avant le Vendée Globe, il y avait eu le Golden Globe. Ou plutôt le Sunday Times, puisque c’est le nom qui fut le plus employé pour désigner la première course autour du monde en solitaire sans escale et sans assistance. L’une des courses les plus étranges de l’histoire.

Une course vers l’inconnu

Neuf skippers ont relevé le défi lancé par l’ancien navigateur Francis Chichester. Chacun d’eux s’élance du port de son choix dans une date comprise entre le 1er juin et le 31 octobre 1968. Il n’y a en effet pas de départ collectif, ni de ligne d’arrivée. Le principe est de boucler le tour du monde le plus vite possible.

L’épreuve est exceptionnelle, probablement en avance sur son temps, dont on ignore la véritable difficulté. Des neuf concurrents engagés, un seul arrivera à bon port, le Britannique Robin Knox-Johnston sur Suhaili, son ketch de 10 mètres, après une circumnavigation effectuée en 313 jours. Quatre concurrents abandonnent dans l’Atlantique en raison d’avaries. Chay Blyth, qui a peu d’expérience en navigation, abandonne après le cap de Bonne-Espérance.

En mars 1969, le Français Bernard Moitessier se retrouve alors en position de boucler son tour du monde. Mais alors qu’il remonte l’Atlantique, il décide de faire demi-tour et de poursuivre sa Longue Route dans les mers du sud, pour “sauver son âme”.

Une course formidable et tragique

Le 22 avril 1969, Robin Knox-Johnston termine le premier son tour du monde, mais Nigel Teltey semble en mesure de faire un meilleur temps. Toutefois, il apprend que le mystérieux Donald Crowhurst serait à ses trousses. Il pousse alors son trimaran déjà très abimé mais sombre à quelques mille miles de l’arrivée.

Donald Crowhurst, un inconnu sans expérience qui avait pris le départ, donne en effet des positions qui laissent entendre qu’il va remporter la course. Puis il ne donne plus de nouvelles. On retrouvera son navire vide en juillet 1969. Ses journaux de bord révéleront qu’il n’a jamais quitté l’océan atlantique et qu’il donnait de fausses positions. Emporté par le remords et la folie, il s’est suicidé en mer.

Nigel Tetley, le grand perdant de la course, publie un livre pour raconter sa mésaventure. Il cherche à construire un nouveau bateau afin de tenter une nouvelle course autour du monde, mais il ne parvient pas à trouver de financement. En février 1972, on découvre qu’il s’est suicidé.

L’histoire de cette course, à la fois formidable et tragique, reste selon Peter Nichols, auteur de l’ouvrage “A Voyage for Madmen (Golden Globe Challenge)”, la plus grande aventure maritime de tous les temps. L’épreuve laisse toutefois un sentiment d’échec et de culpabilité. Un seul arrivant, une multitude de naufrages et d’abandons, un concurrent qui prend le large, un autre qui se livre à une extraordinaire tricherie, et au bout du compte deux suicides, le bilan est terrible. Il n’y aura jamais de deuxième édition.

Golden Globe Peter Nichols Glénat
  • “A Voyage for Madmen (Golden Globe Challenge)” de Peter Nichols. Traduction française de Gérard Janichon publiée chez Glénat en 2002. 380 pages. 140 x 225 mm. Réédité en 2018. Disponible sur le site des éditions Glénat.