Antoine Blondin sur le Tour de France

SUR LE TOUR DE FRANCE (Antoine Blondin)

Paru en 1977 aux éditions Hachette puis réédité en 1996 par les éditions La Table Ronde.

De 1954 à 1982, Antoine Blondin a rédigé 524 chroniques pour le journal L’Équipe dont un grand nombre étaient dédiées au Tour de France. L’auteur de “Un singe en hiver” (prix Interallié 1959) avait pris l’habitude d’embarquer dans la caravane, ou de “prendre le Tour de France en marche” selon ses mots. Il délivrait alors de délicieuses chroniques dans son style léger d’où surgit toujours un bon mot inattendu.

L’ivresse du Tour

Blondin s’enivrait de vélo comme il s’enivrait d’alcool, et comme il enivrait ses lecteurs de littérature. Il n’avait pas son pareil pour décrire les paysages traversés par le peloton, l’effort surhumain des grimpeurs à l’assaut des montagnes, la tension qui régnait au sein des coureurs quand approchait la ligne d’arrivée, le désordre apparent qui caractérisait la fin de la course jusqu’à la remise des maillots sur le podium. Quelque 200 chroniques ont été rassemblées en 1988 par les éditions François Bourin, sous le titre “L’ironie du sport”.

Un peu plus tôt, en 1977, les éditions Hachette avaient publié “Sur le tour de France”, un long texte où l’écrivain raconte sa passion pour la grande boucle et ses champions. Il explique dès les premières lignes avoir surpris “le landerneau littéraire” quand à la question “Quelle est votre occupation préférée ?” du questionnaire de Proust, il avait répondu “Suivre le Tour de France”.

La lecture de l’ouvrage nous confirme combien l’écrivain est intarissable sur le sujet. Il parle des champions qu’il croise dans la caravane, avec qui il discute plus ou moins brièvement et dont il retire toujours de quoi alimenter quelque chose de passionnant. Il réfléchit sur la popularité de cette course pas comme les autres, donne des pistes pour en expliquer la magie, puis s’en sort par une pirouette, se rappelant soudainement qu’après tout, il ne s’agit que de cyclisme.

Yvette Horner et Pellos

Rarement un écrivain s’est autant investi dans une épreuve sportive, à tel point qu’il en est devenu l’une des figures au même titre qu’Yvette Horner ou le dessinateur Pellos. Julien Legalle n’a pas manqué de consacrer un chapitre, le dernier, à l’auteur de “L’Europe Buissonnière » dans son ouvrage “Des écrivains et du sport” (Les éditions du Volcan). En 2011, vingt ans après sa mort, Benoît Heimermann a réuni 42 chroniques inédites dans “Le muscle et la plume” édité par L’Équipe.

Sur le Tour de France”, régulièrement réédité, permet à Blondin d’exprimer en profondeur sa passion pour le cyclisme. Un excellent additif à ses chroniques qui font elles aussi l’objet de quelques ouvrages.

Antoine Blondin sur le Tour de France
  • « Sur le Tour de France » d’Antoine Blondin (1977, Hachette Réalités) Réédité par La Table Ronde en 1996, puis en 2016. 160 pages. Format de poche. Présent dans toutes les bonnes bibliothèques et toujours disponible sur le site de l’éditeur La Table Ronde.
A lire également :  LE MEILLEUR DU TOUR DE FRANCE DE RENÉ PELLOS (Jean-Michel Linfort)