Bande dessinée parue en deux albums le 11 octobre 2018 et le 9 octobre 2019 aux éditions Futuropolis.
Le nom de Violette Morris aurait dû rester parmi les plus grands de l’histoire du sport français. La jeune femme puissante et énergique a détenu les records du monde féminins du lancer du disque et du lancer du poids.
Une championne hors normes
Elle a également remporté coupe et championnat de football avec la section féminine de l’Olympique Paris, dont elle est la capitaine. Plus tard, elle remporte le Bol d’Or automobile au nez et à la barbe de ses concurrents, tous des hommes. Elle s’illustre également à la boxe où elle n’hésite pas à affronter des adversaires masculins. Ses succès sportifs font d’elle une personnalité. Elle est approchée par Alice Milliat, grande militante du sport féminin.
Mais Violette Morris, ouvertement homosexuelle, s’habillant en homme et posant cigarette aux lèvres, donne un parfum de scandale à chacune de ses apparitions publiques. Son attitude et son désir de liberté dérangent tant qu’elle s’attire les foudres des fédérations, qui lui retire ses licences et la prive des Jeux olympiques de 1928, les premiers où concourent officiellement les femmes.
Elle se détourne alors du sport pour fréquenter le gratin parisien. Elle opte pour une mastectomie afin de ne plus être encombrée par des attributs trop féminins. Elle s’essaye comme chanteuse de cabaret et devient l’amie de Jean Cocteau, de Joséphine Baker et Yvonne de Bray. Pendant l’Occupation, sa réputation sera définitivement salie par des accusations de collaboration.
La hyène de la Gestapo
Elle trouvera la mort le 26 avril 1944, abattue par des résistants sur une route de Normandie alors qu’elle conduisait un véhicule accompagnée des époux Bailleul, une famille de commerçants réputée pour son collaborationnisme. Les raisons de sa mort font l’objet de plusieurs théories. Est-ce Violette Morris qui était visée, ou bien les époux Bailleul comme le suggère l’historienne Marie-Jo Bonnet ?
C’est auprès de celle-ci, auteur de l’ouvrage “Violette Morris histoire d’une scandaleuse” paru en 2011 aux éditions Perrin, que Kris et Bertrand Galic, scénaristes de bande dessinée, se sont approchés pour conter, avec les dessins de Javi Rey, l’histoire de la championne . Les deux volumes de la BD oscillent entre plusieurs époques, celles de la vie de l’héroïne et celle de l’enquête d’une ancienne amie devenue détective, personnage fictif créé pour élucider les mystères entourant la mort, mais aussi la vie de la “hyène de la Gestapo”.
La bande dessinée, exaltante, est accompagnée dans chaque volume d’un livret biographique rédigé par Marie-Jo Bonnet qui éclaire quelque peu une époque refoulée par le récit national. La légende de Violette Morris la décrit comme une femme dangereuse, violente et dénuée de toute bienveillance. La vérité est bien entendu beaucoup plus nuancée.
- « Violette Morris, à abattre par tous moyens. Première comparution » de Kris, Bertrand Galic et Javi Rey (Futuropolis, 2018). 62 planches + dossier biographique de 6 pages signé Marie-Jo Bonnet. 72 pages. 245×305 mm. ISBN : 9782754821650. Disponible dans toutes les bonnes bédéthèques et sur le site de l’éditeur Futuropolis.
- « Violette Morris, à abattre par tous moyens. Deuxième comparution » de Kris, Bertrand Galic et Javi Rey (Futuropolis, 2019). 54 planches + dossier biographique de 6 pages signé Marie-Jo Bonnet. 64 pages. 245x305mm. ISBN : 9782754827577. Disponible dans toutes les bonnes bédéthèques et sur le site de l’éditeur Futuropolis.
D’autres ouvrages consacrés à Violette Morris
- « Violette Morris, la gestapiste » de Jean-Emile Néaumet (2020, Fleuve Noir)
- « Femme qui court« , roman de Gérard de Cortanze (2019, Albin Michel)
- « Violette Morris, histoire d’une scandaleuse » de Marie-Josèphe Bonnet (2011, Perrin)
- « Violette Morris, la hyène de la Gestap » de Raymond Ruffin (2004, Le Cherche Midi)
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