Inaccessible Merckx

INACCESSIBLE MERCKX (Guy Roger)

Ouvrage paru le 10 octobre 2024 aux éditions Solar. Préface de Bernard Thévenet. Postface d’Eddy Merckx.

Eddy Merckx est au cyclisme ce que Pelé est au football, ce que Muhammad Ali est à la boxe, ce que Zatopek est au demi-fond : le plus grand champion de l’histoire sa discipline. Le Cannibale, c’était son principal surnom, s’est construit un palmarès en dévorant toutes les courses qui passaient à sa portée, qu’il s’agisse des grands Tours ou des classiques d’un jour, et même du record de l’heure.

Merckx et les autres

La photo de couverture de l’ouvrage que lui consacre Guy Roger et publié aux éditions Solar le voit endosser le maillot de champion du monde et effectuer son effort sur fond de montagne enneigée. Une impression de hauteur sur laquelle il roule seul. Un statut inaccessible comme le suggère le titre du livre. L’image, signée Robert Legros et prise lors du Critérium du Dauphiné Libéré 1975, fait d’ailleurs l’objet d’une description précise en toute fin d’ouvrage.

Si l’histoire du cyclisme a été fertile en dualités, notamment celles opposant Coppi à Bartali, Anquetil à Poulidor, Bahamontès à Loroño, celle d’Eddy Merckx ne lui oppose aucun rival durable. Il y a bien eu Luis Ocaña, Cyrille Guimard ou Bernard Thévenet, mais ceux-ci ont trop souvent sombré face au champion belge pour être érigés en rival sur la durée. Ce dernier est l’auteur d’une préface pleine d’admiration et d’humilité.

Dans le cyclisme des années 1970, il y avait Merckx et les autres. Toutefois, le Cannibale ne provenait pas d’une autre planète. Il était un homme de son époque, de son pays, de sa génération, de son milieu social. Eddy Merckx a côtoyé de nombreuses personnes au cours de sa carrière. Des entraineurs, des coéquipiers, des adversaires, des admirateurs, des détracteurs…

Le Cannibale inaccessible

Cinq générations plus tard, alors que la champion approche des quatre-vingt ans, qu’il s’est retiré et ne se montre plus qu’en de rares occasions, le journaliste Guy Roger a mené une enquête auprès des gens qui l’ont côtoyé, de près ou de loin, en Belgique, mais aussi en France, aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne. Son ouvrage est à la fois un récit et un reportage où des voix se font à nouveau entendre après s’être longtemps tues faute d’avoir été sollicitées.

Tout au long des 288 pages, les témoignages nous replongent au cœur des années Merckx, au sein d’un peloton soumis à la démesure d’un homme inaccessible, dont les 525 victoires n’ont jamais étanché sa soif de dominer son époque. Chacun des chapitres nous ramène à un lieu de victoires du Cannibale et de déboires de ses adversaires.

Trois chapitres s’intéressent directement aux autres acteurs du peloton : ses adversaires, ses équipiers et ses héritiers, tous ayant été interviewés par l’auteur. En fin d’ouvrage, on retrouve de multiples tableaux et graphiques qui décortiquent l’invraisemblable palmarès du champion belge dans toute sa démesure.

Le communiqué de presse dit que l’auteur, ancien grand reporter à L’Équipe, aurait voulu intituler son ouvrage « La céleste vie du plus grand cycliste de l’Histoire par ceux qui appartiennent au bottin d’une époque disparue« . Il se contentera de « Inaccessible Merckx« .

Inaccessible Merckx
  • « Inaccessible Merckx » de Guy Roger. Préface de Bernard Thévenet. Postface d’Eddy Merckx. 288 pages. 140x225mm. 19,90 euros. Disponible dans toutes les bonnes livrairies et sur le site des éditions Solar.